De motu

Vous l’aurez deviné, j’aime à parler du changement. Je me plais à penser que tout est changement et que rien n’est changement. C’est une notion qui, comme bien d’autres, existe sans exister. Il en va de même du mouvement : pour le percevoir, il faut s’en défaire. Pour se rendre compte du changement de tout ce qui nous entoure, il faut prendre de la distance. Faisant partie d’un processus, je ne dispose pas de l’objectivité nécessaire à sa perception.
Malgré tout, on peut arriver à percevoir des changements qui s’opèrent à une vitesse différente de la nôtre. On peut aussi choisir des repères qui changent particulièrement lentement. Pour se donner une idée et se rendre compte des forces qui agissent. Lire la suite

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Maux Doux

Il y a des signes qui ne trompent pas. Les jours raccourcissent. Les feuilles tombent aux arbres. Les corps se couvrent de couches innombrables de vêtements et imaginent mille autres choses pour se réchauffer. Les peaux disparaissent à la vue et l’on n’aperçoit plus qu’à peine une paire d’yeux coincée entre le bord d’un bonnet et les plis d’une écharpe. Les paroles s’échappent en nuages évanescents.
Le froid belge est particulier. En plus de tout ce que j’ai pu ressentir lors de quelques voyages, il y a ce vent que notre paysage sinueux freine si peu. Il rend les choses plus acérées et donne une saveur particulière à l’air que l’on respire. Les larmes en viennent aux yeux. Et il y a aussi cette humidité qui s’infiltre jusqu’aux os en gorgeant les cœurs. Il y a des épices rares qui appellent au voyage. Et pour ceux qui ne peuvent pas partir, il reste toujours les plaisirs que procurent un lit recouvert de couches épaisses de tissus. Et pour ceux qui ont le malheur de se lever tôt, il ne reste plus qu’à attendre le printemps qu’ils vivront alors comme une délivrance. Lire la suite

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Quel combat ?

Pourquoi choisir entre le bien-être des uns et celui des autres ? C’est une question que je me pose depuis longtemps, moi citoyen. Il y a quelque chose d’absurde dans ce choix que l’on nous propose.

Au départ, la distinction politique se faisait entre progressistes et conservateurs. Les uns étaient plus portés sur la réforme, les autres sur la conservation de l’état tel qu’il était. Avec la révolution industrielle, la distinction s’est faite entre socialistes et libéraux, respectivement à gauche et à droite dans l’hémicycle. Aujourd’hui, en Belgique et dans d’autres pays, on peut avoir l’impression que gauche et droite ne forment plus qu’un vaste centre mou. Les décisions se prennent comme on prend le thé. Seuls des événements marquants réussissent encore à faire bouger les choses. Pas toujours durablement. Pas toujours pour le bien du peuple. Lire la suite

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Primum gaudeamus

La lumière commence à mourir.
Prenons un temps pour nous recueillir.

Il m’arrive d’être parfois profondément pessimiste quant à notre avenir, à nous qui sommes nés entre les années quatre-vingt et l’an deux-mille. J’ai l’impression de faire partie d’un monde de crise, qu’elle soit économique, écologique, sociale ou humaine. Je me rassure en me disant que chaque jeune génération a plus ou moins pensé ça de son époque, mais ça n’est pas suffisant. Ça doit être un trait de la jeunesse, de croire que le monde va mal et qu’il faut le changer. Peut-être une volonté de ne pas vieillir et de se rassurer en se disant qu’on n’aura pas le temps d’avoir soixante ans, puisque tout sera fini d’ici là. Entre espoir et désespoir, juste histoire de pouvoir penser à autre chose qu’à l’avenir lointain. Lire la suite

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Désormais, plus rien ne sera à l’image de demain

Voici une nouvelle contribution. Elle est l’œuvre d’un ami et camarade de cours, Laurent Louis-De Wandeleer. Je lui ai proposé d’écrire sur un thème laissé libre. En est sorti un texte qui est dans l’air du temps. Oui, face à ce qui se passe dans le monde entier, on est tenté de croire que le monde tourne en boucle comme un disque rayé. On aime croire que nous nous trouvons à la fin d’une Antiquité et qu’un nouveau Moyen âge est à nos portes. Laurent cite Nietzsche, peut-être parce que sa théorie de l’Éternel Retour a cela de rassurant que malgré le chaos qui semble en découler, on espère y découvrir une vérité suprême. Toujours est-il que pour qui connait un tant soit peu l’histoire, il y a de quoi donner le vertige quand on voit que tout a tendance à se répéter. Une seule consolation : chez l’Homme, tout ce qui se fait se défait, avec le temps.
J’arrête de monopoliser la parole et je vous laisse lire ce billet qui n’est pas de moi : Lire la suite

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