La Corneille et le Goupil

Ésope parle d’un morceau de viande volée. La Fontaine raconte l’histoire d’un fromage. Tous deux transcrivent l’histoire d’un corbeau trop orgueilleux lâchant sa proie pour faire entendre sa voix à un renard. Celui-ci s’en empare et, loin de se contenter du fruit de son larçin, raille celui qu’il a grugé en ces mots fameux chez La Fontaine : « Mon bon Monsieur, / Apprenez que tout flatteur / Vit aux dépens de celui qui l’écoute : / Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. »

« Cette fable est une leçon pour les sots », précise Ésope.

Dans les deux cas, le message est clair : méfiez-vous des flatteurs, ils sont souvent intéressés et celui qui les écoute risque d’y perdre des plumes. Lire la suite

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Histoire avant l’heure : Les dernières heures du chomage

Aujourd’hui, j’ai été exclu du chomage.
C’est dur. Moralement, c’est très dur. J’ai fait ce que je pouvais pour m’intégrer au monde de l’emploi. J’ai mème suivi de temps en temps des formations, souvent déconnectées du monde réel, afin de rajouter quelques lignes à mon curriculum vitae. C’était généralement sans grande conviction et plus pour faire plaisir à mes formateurs que pour mon propre plaisir. Mais mes efforts n’ont servi à rien. J’ai été exclu.
Psychologiquement, je vis cette exclusion comme un choc. Il ne s’agit pas seulement de la perte d’un revenu qui me permettait à peine de boucler le mois. C’est aussi le sentiment que je n’appartiens plus au mème monde que les autres. Cette exclusion, c’est aussi un rejet. Et comme dans tout rejet, il y a ici une violence humaine qui est acceptée inconsciemment par tous. Lire la suite

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Histoire avant l’heure : L’essor du financement participatif

Nous avons vu comment, dès le milieu des années nonante pour les premiers, l’internet s’est popularisé pour entrer dans de nombreux foyers. Souvenez-vous que durant les années deux-mille les réseaux sociaux s’étaient développés en masse. Nous avons montré également que ces différentes plateformes n’influençaient en rien la façon dont le réseau de connaissance pouvait s’étendre, mais qu’elles permettaient de renforcer les liens entre les membres d’un même réseau. Ils permettaient aussi d’augmenter de beaucoup l’audience des blogueurs et se faisaient le relais de l’information, plus rapide et parfois bien plus efficace que la télévision et la radiophonie. Lire la suite

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Quel combat ?

Pourquoi choisir entre le bien-être des uns et celui des autres ? C’est une question que je me pose depuis longtemps, moi citoyen. Il y a quelque chose d’absurde dans ce choix que l’on nous propose.

Au départ, la distinction politique se faisait entre progressistes et conservateurs. Les uns étaient plus portés sur la réforme, les autres sur la conservation de l’état tel qu’il était. Avec la révolution industrielle, la distinction s’est faite entre socialistes et libéraux, respectivement à gauche et à droite dans l’hémicycle. Aujourd’hui, en Belgique et dans d’autres pays, on peut avoir l’impression que gauche et droite ne forment plus qu’un vaste centre mou. Les décisions se prennent comme on prend le thé. Seuls des événements marquants réussissent encore à faire bouger les choses. Pas toujours durablement. Pas toujours pour le bien du peuple. Lire la suite

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Des idées

Les idées n’appartiennent à personne.
Ce serait faire preuve d’un orgueil démesuré que de penser le contraire. Après tout, une idée, ce n’est qu’un rien insaisissable. Juste le résultat de la lente macération des expériences, des sentiments, des influences et d’autres choses qui font ce que chacun est. On n’est jamais le seul à avoir l’idée que l’on croit unique et qui effleure les hémisphères. On ne fait que puiser dans le pot commun des connaissances et si on peut donner, c’est seulement parce qu’on a reçu.
La création ne naît pas de nulle part. Mettre au jour une œuvre personnelle, c’est chercher à mettre en contact une part de soi – une partie de son être – avec celle d’autres. Et c’est par un phénomène de résonance que les choses avancent. Lire la suite

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Nous, les enfants du net

Voici un texte qui n’est pas de moi mais qui m’a beaucoup inspiré pour la rédaction de la Lettre ouverte, quelques jours plus tôt. Un article déjà traduit en anglais, en allemand et donc désormais aussi en français grâce aux bons soins du Framablog. Une lecture qui me semble très intéressante, presque un manifeste pour ceux qui utilisent l’internet (et qui essaient de ne pas se laisser utiliser).

Piotr Czerski (translated by Marta Szreder) – 11 février 2012 – CC by-sa
(Traduction Framalang : Clochix, Goofy, Lamessen et Xavier) Lire la suite

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Lettre ouverte

« La recherche de connaissance,
la circulation de la connaissance
et l’acte de copie
sont sacrés. »

Très cher ami,

Ceci est vraisemblablement mon dernier courrier avant longtemps.
Comme tu le sais, la vie a été très dure pour moi, ces temps-ci. Mais je n’ai pas été le seul à souffrir de cette situation intolérable et pourtant tolérée. Je t’avais dit que je ne me cacherais pas. Après avoir vécu ma foi au grand jour, comme beaucoup d’autres, j’ai perdu mon travail il y a quelques mois. Tu as sans doute entendu que tout poste de la fonction publique nous était désormais interdit. Mon travail de fonctionnaire est donc devenu incompatible avec mes opinions religieuses. Ils ne se rendent pas compte que les persécutions que nous subissons nous ramènent aux temps les plus obscurs de l’histoire occidentale. Lire la suite

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