Retraite OKLM #9

J’ai la chance d’avoir peu de besoins en ce qui concerne ma vie sociale. Très jeune, j’ai appris à ne pas compter sur la présence irrégulière des autres. Je ne vais pas faire ici mon analyse psychologique, mais je pense que ça a déterminé quelques facettes importantes de mon être ; à savoir tisser des relations dont la distance n’altère en rien la puissance et une fascination pour celles et ceux qui ont en eux des fêlures. Je crois que moi et mes pairs formons ensemble un cluster de marginaux, à des degrés divers. Je n’en connais pas un seul qui soit parfaitement dissous dans la société.
C’est peut-être pour cette raison que, malgré l’horizon des événements qui n’est guère rassurant, j’ai tant confiance en l’avenir. Autour de moi gravitent des gens qui ne seront pas surpris par les soubresauts d’une société agonisante. Ils partagent des valeurs qui me sont essentielles et qui me composent, en des doses variables. Ils me sont autant de phares dans la longue nuit qui se profile.
Ne fut-ce que savoir que ces êtres humains pour la plupart étranges existent me suffit à supporter les épreuves à venir. Quels meilleurs compagnons pourrais-je espérer que des hommes et des femmes qui ne se reconnaissent pas dans le système actuel et que ce même système rejette quand il le peut. Certains souffrent encore de ce rejet, j’y vois plutôt une raison de fierté. Tous et toutes sont les germes qui donneront naissance à ce monde nouveau que j’espère voir advenir rapidement.
Même éloigné d’eux, je me sens fort, rien que de savoir qu’ils sont là. Avec leur aide, je supporterai les soubresauts de la bête agonisante. Et ensemble, nous reconstruirons un monde lorsque l’ancien aura été détruit. Et peut-être même n’attendrons-nous pas la fin de l’ancien pour construire le nouveau.

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Retraite OKLM #8

Nous ne sommes pas en guerre, n’en déplaise à certains.

 

Malgré tout, la situation que nous vivons ressemble beaucoup à une guerre. Nous sommes enfermés, nous sommes seuls, nous avons peur. La société se fracture, chacun essaie de profiter du chaos pour faire avancer sa cause : les uns tentent de supprimer le code du travail, les autres essaient de lancer le « grand soir ». C’est de bonne guerre, après tout.
C’est que cette privation de liberté, on ne la réservait jusqu’à présent qu’à un certain type d’individus : les prisonniers. Aujourd’hui, nous sommes tous prisonniers sans être coupables d’autre chose que de la négligence de nos représentants. Il y a de quoi avoir un goût amer d’injustice en bouche.
Nous sommes ces prisonniers d’une guerre qui n’existe que dans la tête de certains mégalomanes avides de pouvoir. Et pour nous, c’est une épreuve difficile. Nous n’avons en effet jamais connu la vraie guerre (sauf rares exceptions en voie de disparition). Cette guerre faite de sang et de larmes, nous en avons toujours été éloignés. Nous ne l’avons vue qu’à travers des écrans, elle nous a toujours semblé lointaine et intangible. Et tout à coup, nous voici plongés dans l’angoisse et l’insécurité, avec un ennemi qui, nous dit-on n’est nulle part et partout à la fois.
Qui plus est, des dizaines d’années d’une gestion libérale ont infantilisé leurs populations à l’extrême. Cette doctrine, censée mettre l’accent sur les libertés individuelles, se retrouve  finalement à traiter la majorité des êtres humains comme s’ils étaient incapables d’agir librement. Nos gouvernements ont retardé l’annonce le plus possible « car cela aurait pu créer un mouvement de panique ». Et pour les mêmes raisons, le confinement pourrait durer quelques semaines de plus que ce qui est annoncé pour l’instant.
Le corollaire de tout cela, c’est que ces décisions nous plongent dans l’angoisse et dans l’incertitude. Nous revoici dans les mêmes dispositions mentales que ce poilu perdu dans les tranchées, sans comprendre ce qu’il y foutait, envoyé à la mort par quelques personnes qui ne s’approcheraient jamais à moins d’une centaine de kilomètres d’un champ de bataille.
Si les journaux intimes (ou extimes : autres temps, autres mœurs) fleurissent, en cette période troublée, c’est pour les mêmes raisons que les soldats prenaient  la plume en ces mêmes moments : avoir prise sur le réel qui semble se diluer dans l’absurdité totale, témoigner des événements afin de mieux les comprendre et en rendre compte au monde.
Soldat de la Première Guerre Mondiale écrivant une lettre dans les tranchées

Soldat de la Première Guerre Mondiale écrivant une lettre dans les tranchées

Nous ne sommes pas en guerre, et pourtant nous avons l’impression d’en ressentir les effets néfastes. Aucun fusil ne nous sauvera, aucun obus n’éclatera, et pourtant nous vivons au quotidien dans la peur du lendemain.

 

Il n’y a plus qu’à espérer qu’après cette épreuve, nous ferons comme toutes les populations lors des libérations : punir les coupables et construire un monde dans lequel les enfants n’auront pas à vivre ce que nous aurons vécu.

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Retraite OKLM #7

C’est un couvercle sur nos vies. Nous avions déjà l’habitude du ciel gris sur nos têtes, mais cela fait maintenant une semaine que quelque chose de plus lourd encore a assombri nos horizons. Il y a le virus, bien sûr, mais aussi ces mesures prises par nos représentants, pour la sécurité du plus grand nombre. Nous nous plions volontiers à ces règles qui remodèlent entièrement nos vies, pourvu qu’elles permettent d’en sauver d’autres.
Cependant, il y a en moi un sentiment de mal-être, à l’idée que nos élus nous font payer leurs erreurs de jugement. Devrions-nous faire autant de sacrifices s’ils n’avaient pas sabré allègrement dans les budgets des soins de santé ? Devrions-nous nous cloitrer ainsi s’ils avaient pensé au bien-être global plutôt qu’aux risques politiques de décisions difficiles ? Devrions-nous, pour certaines et certains, risquer notre santé s’ils ne craignaient pas plus pour leur sacro-sainte croissante que pour nos vies ?
Le néo-libéralisme tue. Aujourd’hui, plus que jamais. Pendant que les actionnaires comptent leurs sous, nous comptons déjà nos morts. On demande aux plus démunis d’entre nous de faire des efforts, pendant qu’on répare les conneries monumentales qu’ont faites les apprentis sorciers de la finance. Et nous voilà confinés, pour les plus chanceux, et pressés jusqu’à l’os pour les autres. On nous demande de faire des efforts, m ais en font-ils, eux ?
En situation de crise, rien ne fédère plus que le sentiment d’injustice. C’est ce que nous vivons tous les jours, depuis une semaine. Nous avons l’impression que nous sommes les seuls à faire des efforts, nous qui avons si peu, tandis que ceux qui ont tant font tout pour préserver leurs biens. Cette situation risque de devenir explosive, au fil des semaines. Et la colère bouillonnera, même sous le couvercle du confinement. La pression monte. Gare à ceux qui jouent avec le feu de nos vies. Nous brûlons d’une ardeur révolutionnaire et nous réduirons en cendre tout ce qui composait le monde qui nous a tant fait souffrir.
Puisse cette pandémie être l’étincelle qui fera tout basculer et que ces vies n’aient pas été perdues pour rien…

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Retraite OKLM #6

« La romantisation de la quarantaine est un privilège de classe. » Cette photo a été prise il y a quelques jours par un Barcelonais, Jay Barros. Elle vit désormais sa vie sur les réseaux sociaux. Et elle permet de réfléchir à ce qu’est la réalité du confinement en fonction des vies de chacune et chacun.

La romantizacion de la cuarentena es privilegio de clase

La romantizacion de la cuarentena es privilegio de clase – Photo Jay Barros

La Fontaine disait : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Et sur cette histoire de peste, il brodait avec le talent qu’on lui connait sur les inégalités de classe qui existent dans la société.

Aujourd’hui, en temps de pandémie, on pourrait raconter une autre histoire, celle d’un fléau qui toucherait tout le monde, mais de façon inégale. Aujourd’hui, la Mort semble avoir ôté son bandeau. Il1 choisit ses victimes et épargne celles qui ont de quoi le soudoyer. Dès lors, les pauvres meurent en masse pour sauver les plus riches. Ils travaillent dans des hôpitaux, dans des usines, dans des supermarchés ou d’autres repaires où les pauvres pullulent et grouillent. Leurs maitres ne les voient même plus, habitant à des centaines de kilomètres qu’une chaine de servitude suffit à franchir. Et en ces temps de peste, ils ont fui encore plus loin, allant menacer la vie provinciale pour préserver encore un peu plus leurs confort. Les maitres mourront aussi, mais moins nombreux et moins vite.

Et, comble de l’ironie, ils les enjoignent à utiliser ce temps libre (car ils ne peuvent pas imaginer que ce temps ne puisse pas l’être) pour que ces « salauds de pauvres » se cultivent et en profitent pour améliorer leur condition de vie.

Je sais que ma situation est une chance, en temps normal. Et la crise sanitaire que nous vivons n’est pas l’occasion de rééquilibrer les balances : pour l’instant, rien n’a changé. Le système est toujours aussi corrompu. Il est toujours aussi obscène. On demande à des sans-abris de respecter un confinement impossible pour eux. On leur demande de disparaître, on cache la poussière sous le tapis. Mais il ne s’agit pas de poussière, il s’agit d’êtres humains. La violence des contrôles en France se fait toujours en fonction de la couleur de peau des contrôlés. Les hôpitaux sont obligés de demander l’aumône pour avoir la garantie d’avoir l’infrastructure nécessaire à la survie de leurs patients.

Ces jours-ci plus que jamais, il nous faudrait cultiver notre jardin. Avec ces mots, Voltaire nous invitait à nous retirer du monde pour être heureux, à se plonger dans une activité productive, mais loin de la laideur du monde. C’est le conseil d’un homme misanthrope. Laissons, au contraire, nos jardins en friche et voyons ce qui y pousse. Soyons improductifs et voyons ce qui émergera de cette improductivité. Qui sait, peut-être que de ce chaos naitront des choses inédites et merveilleuses. Je l’ai dit : il faut que ce confinement soit à la source d’une réflexion, sur nous-même mais aussi sur le monde.

Et surtout, cultivons notre rage, pour qu’elle puisse exploser à la gueule de nos représentants et de ceux qui leur donnent, tacitement, des ordres. Lorsque nous sortirons de nos murs, il faudra que la joie soit mêlée de colère, afin de faire trembler les murs de ceux qui se croyaient à l’abri des leurs. Notre fureur sera alors une nouvelle peste qui, cette fois, touchera surtout les dominants !

À tous ceux que le système n’a pas encore libéré : gardez espoir, ce jour viendra.


1 Pour comprendre, lire Terry Pratchett.

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Retraite OKLM #5

« On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste. »
Le film L’an 01 nous l’avait annoncé, mais il aura fallu une pandémie pour nous forcer à appliquer ces quelques consignes. Car nous y voici : tout est arrêté, mis à part l’essentiel ; nous avons enfin le temps de réfléchir sur ce que nous faisons ; et surtout, nous essayons de rester heureux malgré la situation dramatique.
Pour la première fois depuis longtemps, nous avons arrêté le mouvement incessant qui caractérise nos vies modernes. Sisyphe se repose et à côté de lui repose son rocher. Peut-être est-il temps de contempler la montagne que nous gravissons et dégringolons chaque jour que les dieux font ? Respirer, enfin, pour la seconde fois seulement depuis notre naissance. Tout s’arrête. Mais ce n’est pas une raison pour se laisser rattraper par nos angoisses. Les angoisses aussi attendront encore un peu, si c’est possible. Et si cela ne l’est pas, nul doute que des mains se tendront depuis les ténèbres pour nous hisser sur un rocher de granit solide, en surplomb. Perchés ainsi, nous aurons tout le temps pour penser, enfin. Ce temps que nous n’avons jamais pu prendre, on nous le donne enfin. Notre premier réflexe est de panser nos plaies, de récupérer des souffrances que nous supportons systématiquement sans même nous en rendre compte.
Mais une fois que nous aurons pris le temps de penser à nous, loin de l’aliénation du travail, nous pourrons peut-être enfin réfléchir à ce qui se passe à l’extérieur. Ce confinement ne doit pas devenir le prétexte d’un enfermement, ça doit être le point de départ d’une ouverture sur le monde. Ces jours-ci, nous aurons connu des contraintes auxquelles nous, citoyens et citoyennes du XXIe siècle, n’étions plus habitués. Il faudra que cette expérience commune nous permette de poser un regard sur le monde et forger des actions pour le changer. Comment pourrons-nous encore être sourds à la détresse des autres après avoir vécu au moins en partie ce qu’ils peuvent vivre ? Pourrons-nous encore ignorer celles et ceux qui vivent quotidiennement ce confinement ? S’il faut faire de ce virus un symbole, qu’il devienne un symbole de nos oppressions. Dès lors, si nous sommes capables de le surmonter et de nous entraider afin de lui survivre, nous pourrons faire de même avec nos autres oppressions.
Une révolte, donc, qui ne prendra pas fin avec la victoire contre la pandémie. Et qui, surtout, devra se débarrasser du sérieux qu’on lui demande d’arborer. Bien sûr, il nous faudra de la rigueur et de l’organisation, mais ces deux qualités ne nous permettraient que de reconstruire un monde aussi triste et gris que le précédent. Pourquoi devrions-nous changer le monde en respectant les consignes de ceux qui veulent le maintenir en place ? Tout autour de nous, ces jours-ci, des rires résonnent entre les murs, formant autant de rides sur les eaux troubles de notre désespoir. Gardons cela. Il faudra que cette révolte ne nous devienne pas pesante comme une pénitence. Si elle doit être passionnée, ce ne sera pas dans une idée chrétienne.
Ressentons la peine de ces jours que nous vivons, mais ayons déjà en tête la joie que nous apportera la fin de ce monde finissant. S’il doit voler en éclat, que ce soient au moins des éclats de joie et de rire.

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Retraite OKLM #4

Ce n’est que le quatrième jour.
Et pourtant, je suis fatigué comme si cela faisait quatre mois. Je me suis permis de sortir de chez moi, le temps de quelques heures afin de voir un bout de ciel bleu et des gens. Quand je suis rentré, le gouvernement avait renforcé les mesures de confinement. On ne m’y reprendra plus, promis.
Dorénavant, chaque jour apporte ses nouvelles. Pour l’instant, peu d’entre elles ont été bonnes, malheureusement. Difficile de se raccrocher à quoi que ce soit dans un tel contexte. Et dès demain, les mesures se feront encore plus strictes. Si notre pays ne fait pas le choix de l’autoritarisme brut comme c’est le cas en France, il fait peser la responsabilité civique sur chaque citoyen et chaque citoyenne. À nous de rationner les déplacements, comme on rationnerait les aliments en temps de famine.
Mais même pour moi, qui suis loin de me noyer dans les interactions sociales, je sens que cette diète sera douloureuse à vivre. Pourtant, loin de moi le désespoir. Les réseaux sociaux, s’ils alimentent mes angoisses de tout type, me permettent aussi de rester en contact, même ténu avec celles et ceux que j’aime.
J’ai la chance d’avoir une personne à aimer chez moi, qui, je l’espère, me fournira le minimum d’interactions sociales pour ma survie mentale. Et en échange, je serai là pour la soutenir dans ses moments de doute. Pour l’instant, c’est tout ce que nous pourrons faire : se serrer l’un contre l’autre en attendant que l’orage passe.
Car une chose est certaine : il passera. Je ferai de cette idée un mantra.

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Retraite OKLM #3

Troisième jour loin des affres du négoce.

Je goûte à l’oisiveté comme si c’était mon état de nature. Comment imaginer que je sois fait pour autre chose que lire, rire, boire, manger, aimer, jouer ou jouir ? En fait, depuis septante-deux heures que je suis enfermé dans mon otium, je me sens plus libre que jamais. Je crois que je pourrais m’habituer à cette idée. Je pense même qu’il faudra que je m’accroche à cette idée : la cage se trouve à l’extérieur. Elle se trouve dans la publicité, dans les incitations à consommer, à participer à tout un système qui n’a pour vocation que l’oppression et la domination.

Et la meilleure façon de s’en échapper à tire-d’aile, c’est encore de tout rejeter. De s’enrouler dans nos couettes et nous pelotonner. Réduire nos contacts avec l’extérieur à l’essentiel. Ne plus prendre l’avion, ne plus consommer pour apaiser nos angoisses, ne plus aller au restaurant, ne plus prendre de bains de foule. On le fait pour les plus fragiles d’entre nous, par solidarité. Que ceux qui peuvent se priver le fassent, afin que ceux qui ne le peuvent pas n’aient pas à le faire. Cette pandémie nous aura appris ce qu’est la simplicité volontaire, au moins.

Malgré tout, il nous faut rester vigilants. En Belgique comme ailleurs, l’état d’urgence est déclaré. Parce que nous renonçons à certaines libertés afin de garantir celle de nos pairs, voilà que nos dirigeants s’arrogent des pouvoirs supplémentaires (comme s’ils en manquaient). Et voilà également que des nuages noirs se dessinent au loin. À l’insouciance de ces jours libres vient désormais s’ajouter la crainte que ceux qui ont pris le pouvoir pour le soin de tous décident de le garder pour le bien de quelques-uns.

Ils sortent déjà leurs refrains qu’on leur connaît. « Parce que nous sommes en guerre, toute l’action du gouvernement et du Parlement doit être désormais tournée vers le combat contre l’épidémie. » Si c’est une guerre, Manu, je te préviens qu’il y a de grandes chances qu’on s’en aille déserter. Tu peux ranger ton vocabulaire guerrier, il est daté. Ta métaphore est foirée : on ne va tuer personne ; on va sauver des vies. Tout internet l’a compris : nos grand-parents ont pris les armes il y a quatre-vingts ans ; nous, on se réfugie sous nos couettes. Il n’y a que toi qui restes coincé dans ton imaginaire militaire d’un autre temps.

D’ailleurs, en parlant d’un autre temps, tu savais qu’il y a trois-cents ans, à Marseille, des négociants avaient laissé la peste entrer dans les murs de la ville, au nom du profit. Il y avait de la soie et d’autres tissus précieux. Et dedans, des puces porteuses de la maladie. Toutes les sécurités qui auraient pu empêcher ce drame d’arriver ont été contournées et le pire s’est produit : la maladie a tué des dizaines de milliers de personnes en quelques mois. Juste pour le profit à court terme de quelques-uns. Tu me dis si ça te parle. Et tu pourras peut-être tracer un parallèle entre cette histoire et ce que tu fais avec tes amis depuis un moment déjà.

Et puisqu’on parle de peste, je me permets de parler de Camus que beaucoup ont cité ces jours-ci. La Peste : le récit de la résistance héroïque d’une population face à une menace sourde et omniprésente. On pourrait en faire une relecture moderne, aujourd’hui. Et on remarquera que celles et ceux qui se dressent aujourd’hui contre cette peste matérielle qu’est le coronavirus sont aussi celles et ceux qui en temps normal luttent contre la peste symbolique qu’est le néolibéralisme. Le tout en autogestion, bien sûr.

On peut espérer qu’en se serrant les coudes, en s’aidant les uns les autres, on sauvera des vies et on apprendra à vivre sans ces idéologies mortifères. Et avec l’exemple de notre victoire contre le virus couronné, qu’est-ce qui nous empêcherait de faire tomber des rois autoproclamés ?

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