Avec tout ce qui m’arrive ces derniers mois (j’ouvre ma librairie), j’ai pas eu le temps de m’intéresser aux élections communales (et de façon plus globale, ça fait une plombe que je n’ai plus écrit sur ce blog). Faut dire que la vie démocratique s’est encore un peu asséchée avec la réforme du code électorale de 2014 : on n’avait plus voté depuis 2019 et on ne votera plus avant 2029. Ça, c’est la faute à Elio et à la sixième réforme de l’État : plus on vote, plus on a de chance de tout bloquer. La démocratie, c’est chiant, ça demande du boulot. Cette réforme a réglé le problème : la Belgique s’ankylose (et l’extrême-droite monte, en Flandre comme dans les idées de Georges-Louis Bouchez).
Bref, c’est un autre sujet. À la base, je me disais que je ferais un peu mon boulot de citoyen en me renseignant sur la politique menée dans ma commune, Etterbeek. A priori, je sais déjà ce que je vais voter : le plus à gauche possible (et pour des femmes). C’est assez brut, mais globalement, ça fera le taf.
Mais là, petit sursaut : est-ce que je serais pas dans une posture idéologique ? (Spoiler : oui ! L’idéologie, ça peut servir quand on n’a pas le temps ou l’énergie de se poser des questions, aussi.) Si ça se trouve, il fait du bon boulot, le bourgmestre en place. Après tout, il est en poste depuis presque aussi longtemps que je vis sur cette planète (32 ans pour Vincent contre 34 ans pour Alexis, belle perf’). Après, je viens de Braine-l’Alleud, où j’ai appris qu’un bourgmestre de droite peut rester en poste longtemps tout en étant incompétent et malin comme une bette.
Bon, du coup, c’est quoi, le bilan de Vincent De Wolf sur les sujets qui m’intéressent ?
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Vie démocratique : si la volonté du bourgmestre est d’inclure les citoyens dans le processus démocratique, en neuf ans, je n’ai pas vu le début d’un bout de proposition. Ce que je sais, par contre, c’est que le pré-accord électoral avec le PS et les Engagés, c’est pas bon signe : exit Écolo (ils n’allaient pas assez dans le sens du bourgmestre) et potentiellement une ligne politique proche du fédéral (et on peut s’attendre à de la casse sociale).
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Lutte contre la précarité : avec l’arrivée d’une population précarisée et toxicomane notamment au niveau de la station Mérode, la solution a été jusqu’à présent de mettre la poussière sous le tapis (faire dégager les personnes problématiques), mais il y a une volonté de suivre l’exemple du Portugal et d’installer une maison de proximité, ce qui serait surprenamment progressiste, j’attends de voir.
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Décolonisation des mémoires : concernant l’idée de renommer la station Pétillon (d’après un major qui s’est illustré dans la colonisation), la position de Vincent De Wolf est assez conservatrice. Il faut garder le nom existant mais en contextualisant. C’est ignorer que la commémoration et l’Histoire, ce sont deux choses différentes.
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Accès au logement : Etterbeek reste à la traine dans ce domaine, mais c’est parce que l’idéologie libérale se base sur des incitations et la non-intervention, quand il faudrait une politique un peu plus musclée sur le sujet.
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Égalité des genres et cause LGBT : honnêtement, c’est pas pire, mais la plupart des mesures dont j’ai entendu parler, c’est surtout de la poudre aux yeux. Rien de systémique, rien de radical.
Bilan : personnellement, je n’ai rien contre Vincent De Wolf, mais je serais ravi de pousser un peu le curseur à gauche, juste pour voir si avec le potentiel de cette commune, on peut pas faire mieux que ce qui existe. La gestion de ma commune est pépère, mais ça ne suffit clairement pas assez pour me contenter. Alors, à défaut de mettre en place une commune auto-gérée et de dresser des barricades, y a peut-être moyen de déjà voter de façon un brin radicale. Et peut-être que si je survis aux prochains mois, je pourrai un peu plus m’impliquer dans la vie de ma commune.
Quand je regarde le programme du PTB ou d’Écolo, je vois bien que ces gens partagent mes valeurs et méritent qu’on leur donne un coup de main. Idéalement, pour qu’on évite une majorité de droite et, dans le cas contraire, qu’on leur rende la vie la moins confortable possible.
Si vous avez le temps et l’énergie, prenez quelques heures dans les prochains jours pour éplucher les programmes des partis de votre commune. C’est jamais perdu. Et ça peut être un premier pas vers du changement.