Ce matin, Georges-Louis Bouchez a transmis aux différents comités rédactionnels des journaux du pays ses revendications. Le délégué général du Mouvement Révolutionnaire hennuyer s’est dit opposé à la proposition gouvernementale de concertation patronale au nom de tous ses sympathisants. Pour rappel, le parti d’opposition libertaire est sur le devant de la scène depuis un mois et demi, après les commémorations violentes et simultanées de la Commune de Paris de 1871 et de la révolte sociale wallonne de 1886.
Le gouvernement en affaire courante n’a pas encore répondu aux demandes du MR de garantir un salaire à vie pour tous les résidents belges et de taxer les grandes fortunes ainsi que, plus globalement, la propriété lucrative. Le MR a aussi plus récemment demandé la dissolution du parlement et la constitution d’une fédération de communes auto-gérées en démocratie directe, accentuant la pression sur le gouvernement.
Suite aux émeutes de mars et d’avril, Georges-Louis Bouchez est sous le coup d’un mandat d’arrêt. Ces débordements avaient fait de nombreux blessés, tant du côté des forces de l’ordre que parmi les sympathisants du MR. Fin mars, les différentes factions locales ont déclaré unilatéralement la création d’une Commune hennuyère et d’une autre liégeoise. Ces communes n’ont pas encore été reconnues par le gouvernement en place.
Néanmoins, l’insurrection s’est depuis étendue aux départements français frontaliers, toujours prompts à s’embraser. La faction hennuyère du Mouvement Révolutionnaire n’a pas cessé de mettre la pression sur les provinces limitrophes, de Namur ou des deux Flandres (occidentale et orientale) et ce dans le but de renforcer le blocus sur les denrées alimentaires et affamer la capitale belge. Le ravitaillement en lait et en céréales se fait d’ailleurs de plus en plus difficile à mesure que les jours passent.
L’approvisionnement en eau de Bruxelles pose encore problème suite aux attaques des guérilleros namurois sur certaines installations d’acheminement. Une majorité de citoyens bruxellois se disent inquiets quant à la situation.
Le point culminant de la contestation libertaire a eu lieu ce samedi 1er mai, lorsque de nombreux groupes sont montés à Bruxelles dans le but de défier le pouvoir en place à travers une confrontation brutale. Ces groupes entrainés à la guérilla urbaine ont encerclé la rue de la Loi, cœur du pouvoir en place. Des coups de feu ont été échangés dans le parc Royal, rebaptisé par les partisans révolutionnaires « parc du libre-arbitre ». De nombreux affrontements ont eu lieu dans les rues environnantes avec les milices uccloises et brabançonnes, donnant lieu à des images dignes d’une guerre civile dans le cœur historique de la ville.
Le chef du gouvernement en affaires courantes, Paul Magnette, a condamné ces violences et ce qu’il considère être « une tentative de coup d’état contre la sociale-démocratie ». Le Parti Socialiste, minoritaire mais bénéficiant du soutien de l’armée et de la FEB, a affirmé sa volonté de maintenir l’État de droit contre le péril libertaire. Les négociations sont encore en cours avec le Parti Travailleur Belge afin de constituer une majorité gouvernementale. La NVA, parti national-libéral dominant dans la jeune république flamande, a affirmé son soutien à Bruxelles et les résidents flamands de la périphérie. Jan Jambon a promis de maintenir le ravitaillement via le port d’Anvers et le soutien armé nécessaire à ce que l’ordre soit maintenu.
Toute la scène politique internationale a le regard tourné vers la Wallonie, même si le Parlement Européen a maintenu sa volonté de ne pas intervenir dans la gestion nationale. Afin de garantir la sécurité des parlementaires, la Chambre a été transférée à Strasbourg, le temps que la crise soit réglée. Le groupe majoritaire de l’union communiste appelle au calme et à la poursuite de l’agenda de planification européenne, tandis que des voix de plus en plus nombreuses se font entendre afin d’abattre les frontières et transformer l’Europe en expérience communiste libertaire.