Ce monde autour de lui seul il se l’est construit
Il marche dans ses rues et dans ses avenues
Il se retrouve enfin sur des petits chemins
Il s’amuse parfois à penser tout détruire
Les tréfonds cérébraux sont colline et vallée
Qu’il aime à découvrir et à escalader
Une fois tout en haut il redescend à pied
Aperçoit des idées empilées en montagne
Ce soir c’est pleine lune il ne veut pas penser
Demain il fera jour et il réfléchira
Il ferme les yeux : blanc. Il les réouvre : noir.
C’est simple comme tout quand tombe du ciel l’imbre
Tout s’éclaircit en soi quand on peut y pleurer
Une chaleur nouvelle amène quelques rires
Et la vie refleurit en bouquets de soleils
Tous ces mots ce ne sont pas de la poésie
Juste quelques phrases murmurées à la brise
Qui peut-être enfleront en de grandes tempêtes
Et deviendront alors quelques morceaux de prose
Sous la lumière pâle il siffle doucement
Bientôt dans la nuit noire il ne chantera plus
Il marche, larme à droite, en passant l’arme à gauche.
Tant pis pour lui s’il meurt il a trop bien vécu
Souvent assis coincé entre des quatre murs
Et parfois prisonnier perdu dans les prairies
Tant mieux pour lui s’il vit il aime bien trop ça
Il y a des bruits dehors il ne peut pas dormir
Il se retourne encore et encore et encore
Puis il ne bouge plus immobile tranquille
Il s’endort sans un bruit oubliant le tumulte
Sous la lune un chœur vit quand l’univers inspire
Il y a son cœur qui bat l’univers qui respire
Il se sent revivre, puis encore mourir.
Il rumine tout seul prisonnier de sa cage
Balayée par des vents qui ne cessent jamais
Il ne respire plus il arrête son souffle
Les murs se lézardent puis s’écroulent sur lui
Il entend du Mozart et son doux requiem
La machine tremble pendant quelques secondes
Ne tremble plus du tout pendant bien des minutes
C’est maintenant Chopin et sa marche funèbre
Elle est à son zénith l’orbe d’argent brillant
Il serre sa poitrine et meurt d’avoir pensé
C’était le dernier homme. Il n’est pas vraiment mort.