Lunaire Sixte

J’observe tout tremblant le spectacle lunaire.
Je n’entends plus la ville et ce bruit obsédant,
Puis j’essaie d’oublier le jour des lampadaires.
Je plonge tout entier vers l’astre couleur sang.

Dans le ciel, la dame s’est défait de son voile,
Sa tenue de lumière et d’argent ciselé.
Elle a montré sa chair en laissant aux étoiles
La tâche d’éclairer toute l’humanité

Elle a un peu rougi puis a repris sa tenue.
Et dans le creux d’un arbre, elle s’est rhabillée
Sans bruit, pudiquement, honteuse d’être nue.
– Vision somptueuse pour les rêveurs raillés !

Posée sur un coussin vaporeux, un nuage,
La perle baroque s’élance dans le ciel
Et commence à danser. Est-ce l’œuvre d’un mage
S’il n’existe plus rien excepté l’essentiel ?

Complètement perdu dans ma contemplation,
J’erre à la surface de la sphère si claire.
Je trébuche et tombe lorsque je touche un mont.
Stupide, je couche dans le fond d’un cratère.

Mais l’ombre de la lune est déjà repartie.
Privée de lumière, c’est d’un éclat nouveau,
Sur les coups de minuit, qu’elle brille et scintille,
Gardant son œil qui luit sur les amis du Beau.

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