Ce jour-là, Tristan s’était une nouvelle fois exilé afin d’oublier Iseut, celle qu’il aimait malgré lui. Il était dans une retraite secrète, loin des femmes qui, toutes, lui rappelaient par certains aspects celle qui lui manquait tant. Il regardait la nuit, et ses étoiles qui brillaient sans discontinuer depuis qu’il était né et qui brilleraient encore lorsque son nom ne serait plus prononcé par aucune voix. Ses yeux accoutumés à l’obscurité se posèrent sur l’âtre à côté de lui.
Sa vision se remplit de lumière. Ces flammes qui dansaient, tellement brillantes, le renvoyaient devant la dame de son cœur, sans qu’elle ne soit là. Il croyait pouvoir sentir son odeur de cannelle et de camphre. Il croyait pouvoir la serrer dans ses bras et joindre ses lèvres aux siennes. Il croyait pouvoir entendre son rire, doux comme le chant des oiseaux qu’on entend que là-bas, où le soleil brille plus longtemps et plus fort qu’en nos contrées. Il essaya de se jeter sur elle mais ne put y parvenir. Ce qu’il avait pris pour l’étincelle de son regard, ce n’était que le feu qui brûlait en face de lui, dont les flammes dansaient sans le réchauffer.