Je suis seul, entouré de cette multitude de gens qui ne sont pas moi. Tous ces Autres me sidèrent. Ils sont plus que les étoiles dans mon ciel de cité lumineuse. Et comme les astres, j’aime Les regarder, Les observer. Les admirer. De loin. Souvent, en essayant d’être discret. Parfois, sans me cacher. Tout dépend de combien Ils m’effraient. Il y a du beau dans tout ce qu’Ils font. Ils éveillent en moi un émerveillement sans cesse renouvelé. Parfois, il m’arrive de ne pas pouvoir m’empêcher de soupirer d’aise devant les actions en apparence insignifiantes qu’Ils entreprennent. Comme si on m’avait pincé le cœur. J’espère toujours que personne ne prend mes soupirs pour une forme de moquerie. À tous Ceux que j’ai un jour pu vexer, je demande pardon. C’est simplement l’expression de mon éblouissement : une moue incontrôlée, des yeux qui pétillent, une mèche de cheveux rejetée en arrière, une main portée à la bouche, un bâillement contenu, un pas de travers, un clignement d’œil, et cætera. Ces petits riens sont autant de touches délicates au tableau qui se peint constamment dans ma tête. Lire la suite