Il n’est pourtant qu’Avril et c’est déjà l’été.
J’ôte mes godasses, je plonge mes pieds nus
Dans la fraîcheur du sol. Sans un mot, je m’en vais
Admirer les vallons de mes yeux ingénus.
Certains jours, je m’ennuie, je regarde la lune
Et je me perds en elle, oubliant mes folies.
Le scintillement d’Orion me rassure. À la brune,
J’essaie de l’attraper, cet astre qui me fuit.
Je me perds dans le ciel. Je m’y perds à jamais.
Je claudique pourtant : une petite étoile
Traine dans ma semelle. Elle y est jusqu’à mai
Et je la supporte. Puis la douleur s’étiole…
Je me tiens loin du monde, évitant les nouvelles,
Je préfère rester dans mon cocon tranquille,
Égoïsme immonde, suivre des yeux les belles,
Les siffler. Puis, pester, jurer, partir en vrille.