Corps contre corps,
Ta chaleur contre ma peau déjà froide.
Tu entraines avec toi des lambeaux de sommeil
Arrachés au lit et à la nuit.
Comme si je ne m’étais pas réveillé
Que le rêve de la réalité s’était arrêté.
En un geste simple,
Une étreinte,
Tu me renvoies au confort des draps
Dans lesquels nous étions lovés
Il y a quelques heures encore.
Et le temps
S’étire
Lentement,
Infiniment.
L’écho de ce moment
Du quotidien
Résonne encore
Et m’accompagne
Et me porte.
Corps contre corps,
Je sens
Ton cœur battre,
Ton odeur intacte,
Ton souffle apaisé,
Apaisant,
Ton amour vibrant
Et tout cela me traverse,
Me transperce,
Me transporte.
Je quitte le monde.
Mais tu es mon monde.
Tout ce que je désire,
En cet instant hors du temps
Rien d’autre n’existe que toi
Et moi
Contre toi
Contre moi
Contre toi,
En résonance.
Et pourtant,
Il faudra bien que l’étreinte cesse,
Que la bulle éclate.
Ne restera qu’un souvenir vivant
Et chaud
Comme un petit animal endormi
Qui ronronnera,
Roucoulera,
Babillera,
Quand je l’appellerai,
À jamais
Éclatant et intact,
Comme un univers dans l’univers.