Dans les nues

Ghlin. Tandis que glisse la pluie glacée sur les flâneurs du matin, un homme s’englue dans la boue à quelques kilomètres de toute maison.. Enveloppé dans de trop nombreuses couches de vêtements, il peine sur le chemin de terre, pieds nus. Rythmant sa marche, une bourse qu’on ne devine qu’à peine tinte à chaque pas. Sous sa capuche, on devine plus qu’on ne la voit une peau hâlée. Le front est barré de cheveux noirs trempés, retombant en paquets devant des yeux tout aussi noirs. Perdu dans les brumes exhalées par une bouche large aux lèvres plates, son nez épaté renifle fréquemment.
L’homme regarde à gauche puis regarde à droite. Il aperçoit au loin la route qu’il va devoir suivre pour parvenir jusqu’à sa destination. Il se remet en marche. C’est pour lui la première fois qu’il peut observer cette campagne wallonne de ses propres yeux. Ni la boue ni la pluie ne le font déchanter. Ces étendues de terres le laissent ébahi. Parvenu sur une route goudronnée parcourue de trous maintenant remplis d’eau, il s’émerveille face au spectacle des arbres qui dansent derrière le rideau aquatique.
En Belgique, même la pluie finit par s’arrêter de tomber. Le ciel a versé de dernières gouttes discrètes. Le voyageur se défait de sa capuche et pousse un soupir de soulagement. Il sort une carte qu’il tenait jusque là sous son manteau. Il observe les environs et cherche des repères. Après quelques instants, sa mine soucieuse s’illumine. Lire la suite

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