Hérétique

Il faut comprendre l’autre.
Je pourrais expliquer pourquoi la tolérance et pourquoi la compréhension, mais ceux qui n’ont pas compris ne comprendront jamais. Pas avec des mots, en tout cas.
Je ne suis pas le seul être humain sur cette terre. Je ne suis pas le seul à penser. D’autres pensent, parfois mieux que moi. Quand je parle, je ne dis rien de nouveau. Il y a eu des milliers d’hommes qui ont formulé mes paroles avec plus ou moins de justesse, avec plus ou moins de génie. J’ai néanmoins envie de le dire avec mes mots. Lire la suite

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Monsieur Maucieux

Il y a un monde. Notre monde. Celui que l’on connait. Mais il n’y a pas que ça. Il y en a d’autres. Différents. D’autres gens y vivent. Ils y vivent assez bien. Il arrive que certains passent d’un monde à un autre. Ça arrive comme ça, d’un coup. Comme si on passait d’une pièce à une autre.
On entre dans une armoire et on se retrouve soudain les pieds dans la neige à parler à un faune. Parfois, on hérite d’un couteau qui permet de découper la réalité pour aller visiter d’autres probabilités. D’autres fois, on marche dans une forêt, on passe entre deux arbres et soudain le soleil est plus grand, la saveur de l’air est plus douce, le sol ne craque pas pareil sous les pieds. On arrive alors en haut d’une colline plantée d’arbres qu’on ne connait pas et le paysage qui se trouve devant soi est tellement étrange qu’on en a le souffle coupé pendant quelques instants. On décide ensuite de partir à la découverte de ce monde et on y vit des aventures formidables.
C’est comme ça que ça se passe quand on est un enfant et qu’on passe dans un autre monde grâce à la magie d’on ne sait qui. Lire la suite

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La porte fermée

Un cri jaillit des tréfonds d’une gorge. Un homme au visage rubicond est face à la porte fermée d’un tram. Il a les sourcils froncés, l’écume aux lèvres et l’œil presque exorbité. Son cri n’en finit pas. C’est un cri de rage mêlé de l’incompréhension la plus profonde. Il lève les bras au ciel qu’un toit cache et les abat sur la porte de toutes ses forces. Il frappe de ses poings. Il se met à battre le plexiglas et tente de faire plier les jointures sous le poids de sa colère. Le tout résiste.
On vient le calmer, s’enquérir de son état, mais il n’entend pas les autres et continue de cogner comme ce sourd qu’il est sur sa cible. Il redouble encore de violence dans une série de percussions nouvelles. Une femme lui touche l’épaule et il est parcouru d’un sursaut terrible qui la fait tressaillir. Il tourne vers elle sa défigure et elle pâlit. Il n’a plus rien d’humain, celui qu’elle essayait d’aider, ce monstre dégoulinant de sueur. On court à l’avant chercher le conducteur mais il est déjà trop tard.
L’homme tombe à genoux devant l’huis et son cri meurt en même temps que lui. Sa mâchoire reste crispée dans le masque de peau qu’il avait fabriqué devant cette porte qui représentait pour lui le summum de l’horreur. Sa tête cogne l’imperturbable porte et il roule dans le maigre escalier qui mène aux parois qu’il a criblé de coups. On presse un bouton rouge et on ouvre les battants en urgence. Son corps glisse au sol, inerte. Il n’est plus qu’un pantin désarticulé et dénué de vie. Lire la suite

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Le Citron

Il faut pour cette expérience un citron, un couteau et des idées claires.
Observation.
Il y a nécessairement application du troisième élément sur l’utilisation du deuxième sur le premier.
Il existe autant de façon de faire qu’il y a de main qui peuvent tenir citron et couteau. Lire la suite

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